Il y a 50 ans, la 1ère greffe du cœur en France
Publié le : 19-04-2018
La fabuleuse nuit du 27 avril 1968
« L’aube blanchit les vitres de la grande verrière qui couvre un pan de la salle d’opération du service n° 8, à la Pitié Salpêtrière, tout entière occupée par une activité inhabituelle en cette nuit de samedi à dimanche. Sous la lumière crue des lampes opératoires, les chirurgiens achèvent une étape décisive de l’intervention. Au milieu de la cavité thoracique exposée par l’incision, le cœur greffé repose, inerte, immobile.
« Tu es prêt Gérard ? » demandai-je à mon fidèle ami qui m’assiste. « Alors, allons-y ».
Soulevant délicatement le cœur, nous glissons de chaque côté les deux palettes du défibrillateur qui, grâce à un choc électrique approprié, va redonner vie au greffon.
A ce premier choc, le cœur agité d’un petit tremblement s’arrête complètement. Puis, au bout de quelques secondes qui semblent un siècle, un premier battement apparaît, et un deuxième. Les contractions se multiplient de plus en plus fréquentes, et bientôt le cœur reprend un rythme régulier, son rythme normal.
Alors, au silence angoissé qui régnait dans la salle d’opération, succède d’abord un léger murmure qui s’amplifie et explose en acclamations joyeuses : « ça y est il est reparti, c’est gagné ! »
La première greffe du cœur en Europe vient d’être réalisée ».
Le don d’organes à la une
Tels sont les premiers paragraphes de l’ouvrage « Le don de soi » écrit par le professeur Christian CABROL en mai 1995 – Editions Hachette Carrère.
Au-delà de cette très belle réussite scientifique, le professeur CABROL s’est attaché à faire prendre conscience à ses concitoyens que le don d’organes c’était aussi l’histoire d’une extraordinaire aventure humaine. Il n’a eu de cesse de parcourir la France et le monde pour dire « oui au don d’organes ». Pendant de longues années il a épaulé les bénévoles de FRANCE ADOT dans leur mission.
Souvenons nous (source INA) – la conférence de presse quelques jours après cette première
Et en amont, ce 3 décembre 1967 …