Abstinence et greffe de foie
Publié le : 06-07-2017
L’activité cumulée de greffe hépatique est de 24 792 greffes depuis 1998, avec pour l’année 2016, 1 322 greffes de foie réalisées.
Les greffons hépatiques sont attribués en fonction :
– des groupes sanguins du donneur et du patient receveur, de la compatibilité HLA ;
– de la gravité de la maladie hépatique du receveur ;
– du secteur géographique où le greffon est prélevé, ceci afin de réduire le temps entre prélèvement et greffe.
Un consensus international, en cours depuis 1997, établissait qu’une personne addicte à l’alcool chez qui survenait une hépatite alcoolique devait supporter au moins 6 mois d’abstinence avant de pouvoir bénéficier d’une greffe de foie. Ce sevrage condamnait certains patients trop atteints.
Abstinence avant greffe, ou pas ?
En 2015, près de 27 % des greffes hépatiques ont été réalisées sur des patients souffrants de cirrhose alcoolique.
Le professeur Philippe PAGEAUX, du CHU de Montpellier, explique « que dans notre pays, 1 patient sur 3 bénéficiant d’une greffe de foie a été un consommateur excessif d’alcool« .
Le Professeur Philippe MATHURIN du CHU de Lille ajoute que « l’on n’a jamais remis en cause la présence d’obèses sur la liste de transplantation, pourquoi le ferait-on pour une maladie comportementale comme l’alcoolisme ? »
Cette équipe de Lille, en enfreignant cette attente et en comparant les résultats de la transplantation précoce chez des patients faisant leur première hépatite alcoolique aigüe a eu comme résultat une survie à 2 ans considérablement augmentée, et 23 des 26 patients sont restés abstinents après leur greffe.
Une deuxième étude est en cours avec des résultats tout aussi probants.
Il est probable que de nouvelles recommandations entérineront le changement lancé par le CHU de Lille, avec obligation de suivi addictologique pour évaluer le risque chez le greffé de rechute après transplantation.
Le glossaire de FRANCE ADOT
Source : le Figaro Santé du 19 juin 2017