Le parcours typique d’un transplanté cardiaque
Publié le : 10-07-2017
Une greffe de cœur, comme son père
Denis, bénévole de FRANCE ADOT 21, est né en 1960 et a « hérité de son père » de problèmes cardiaques dès son enfance. Celui-ci souffrait d’une Cardiomyopathie Obstructive (CMO) pour laquelle il a subit plusieurs opérations, puis une transplantation en 1985 avant de décéder d’un arrêt cardiaque 6 ans plus tard.
À l’âge de 10 ans, en 1970, alors que son père subit sa 2e opération, les médecins détectent chez Denis un souffle au cœur.
En 1974, il est opéré à Lyon d’une myotomie pour CMO hypertrophique familiale. Un mois plus tard il est hospitalisé en urgence à Marseille pour une péricardite post thoracotomie dans sa forme maligne.
« C’est le Professeur Montiès qui m’a sauvé la vie. J’ai du continuer mes études pendant 3 mois avec des cours par correspondance, puis c’était mes camarades de classes qui devaient porter mon cartable. Le sport m’a été interdit et j’avais une consultation en cardiologie tous les 6 mois (mon frère et ma sœur aussi, au cas où !). Le traitement que je prenais m’a permis de vivre presque normalement jusqu’en 2002 où l’on m’a posé un Pacemaker. En 2011, un défibrillateur m’a été implanté par précaution. A partir de 2013, je ressentais de plus en plus de la fatigue, ayant du mal à marcher et à souffler. Cela a empiré en 2014. C’est en septembre 2015, alors que je venais d’avoir 55 ans, que mon cardiologue m’a annoncé qu’il faudrait envisager la greffe. Malgré mon expérience de la greffe de mon père, j’ai quand même eu un choc : recevoir le cœur d’un autre, le cœur de quelqu’un qui est décédé. C’est dur et je me suis posé de nombreuses questions ».
Denis est inscrit sur la liste d’attente en février 2016. Son attente est de courte durée : son téléphone sonne fin avril à 21 h. Il est transplanté le lendemain. Il a reçu un cœur de bonne qualité. Cependant ses difficultés ne sont pas terminées. Sa rééducation est longue et compliquée par des problèmes de goutte, d’eau dans les poumons et des germes résistant aux antibiotiques.
Pas de greffe sans donneur d’organes
« … je ressens vraiment la possibilité de vivre autrement, de faire des projets. Les exercices physiques me permettent de reprendre un peu de force et de me rendre compte que je peux faire des efforts sans essoufflement. Quel changement ! Rentré à la maison, je fais de longue marche avec mon chien, je peux faire des choses que je ne faisais pas ou plus avant. Et si parfois le moral est bas, aussitôt je pense à « lui », à ce don, à sa famille, et je me bouge.
Comment les remercier ? tout simplement déjà en prenant soin de ce cœur, en faisant des repas équilibrés, des exercices tels que marche et vélo, et en continuant ma rééducation 2 fois par jour. Mais surtout en perpétuant ce don, en donnant moi-même de mon temps, en m’engageant dans des associations comme Cardio-Greffe et FRANCE ADOT 21 auxquels j’ai adhéré.
Ma façon de vivre à changé : il y a la vie d’avant et la renaissance, je ne vois plus la vie de la même façon. Encore merci à ce donneur et à sa famille, et j’encourage tout le monde à réfléchir au don d’organes, à en parler à sa famille ».
Denis CHAVERIAT – juin 2017