Antoine, un jeune greffé du cœur bien dans sa tête
Publié le : 24-09-2022
Je m’appelle Antoine Sénéchal, j’ai 23 ans, futur professeur de cuisine. J’ai eu une greffe du cœur en août 2018.
Une enfance sans sport
Depuis ma naissance, je suis suivi par des spécialistes car mon papa a une maladie cardiaque.
A l’âge de 11 ans mes parents décident de me faire un bilan de santé complet. On me diagnostique une cardiomyopathie hypertrophique sarcomérique héritée par 2 gènes de mon père et 1 gène de ma mère. Je vis presque normalement, je vais au collège, mais je ne fais pas de sport et je suis facilement essoufflé. En 4ème, je décide de m’orienter en école de cuisine. Je termine ma scolarité au collège Jean Monnet à Aubigny en Artois et j’intègre le lycée Marguerite Yourcenar à Beuvry.
En 2015, les cardiologues décident de me poser un défibrillateur. Je le garderai 3 ans.
En fin d’année 2017, après moult examens le couperet tombe : les échographies présentent un septum énorme. Le risque de crise cardiaque s’amplifie. Le septum interventriculaire, c’est la cloison qui sépare les deux ventricules cardiaques. On m’annonce une espérance de vie de 5 ans !
Besoin d’une greffe du cœur
La décision est prise par le corps médical, j’ai besoin d’une greffe.
En avril 2018 je suis inscrit sur la liste d’attente. Comme j’ai 17 ans, je suis prioritaire et inscrit sur la liste d’attente pour les enfants. Ne sachant pas quand j’allais recevoir mon nouveau cœur, je m’inscris en BTS cuisine. J’obtiens un stage d’un mois aux côtés du Chef des cuisines départemental du Pas de Calais. Hervé DUPLOUY est au courant de mes soucis de santé et accepte de me donner ma chance. Début août, je commence mon stage, et très rapidement mes parents reçoivent un appel : un cœur est disponible !
Mon opération a lieu au centre universitaire hospitalier de Lille, elle se passe bien.
Je reste en chambre stérile pendant 9 jours, en chambre traditionnelle pendant 10 jours. A cela s’ajoutent 3 semaines de rééducation.
Je fais du sport : tapis de marche, vélo, gym et kiné. Je prends goût aux choses que je n’avais pas vraiment le droit de pratiquer avant. Comme tout va bien, en septembre je fais ma rentrée au Lycée “comme si de rien était”. La même année, je passe mon permis de conduire, que j’obtiens.
Un jeune homme plein d’énergie
Depuis, je me suis engagé pour le don d’organes. Le jeudi 30 mai 2019, à lieu une marche organisée par les sapeurs-pompiers d’Avesnes. Ma sœur Manon, qui est jeune sapeur-pompier dans cette caserne, est à l’initiative de cette marche.
Je suis le parrain de l’événement.
Grâce à l’aide des pompiers, la mise en œuvre technique et administrative de la marche a pu être assurée. Un parcours de 8 km. Deux associations, France ADOT et Cardio greffe Haut de France, sont présentes pour faire de la prévention. Les bénéfices de cette journée leur seront reversés.
J’ai aussi l’idée d’organiser un dîner gastronomique. Il a eu lieu le 20 mars 2022 au lycée Marguerite Yourcenar. Les bénéfices sont pour la fédération française de cardiologie. Il y avait 200 participants et le dîner comptait pour la note finale de mon BTS Cuisine. Il y a même l’un des meilleurs maîtres d’hôtel du monde qui était présent et il a coordonné l’équipe de salle lors du repas.
Je continue mes démarches pour parler du don d’organes avec France ADOT. Je témoigne en milieu scolaire, j’accepte les interviews. Un arbre de vie a été planté à mon ancien collège le 22 juin 2022, journée nationale de réflexion sur le don d’organes et la greffe et de reconnaissance aux donneurs. Et j’ai d’autres idées à mettre en œuvre…
Antoine,
septembre 2022