Christophe a bénéficié d’une greffe de moelle osseuse
Publié le : 02-04-2020
Christophe – 55 ans, Marié, une fille – Agent à la Banque de France et Conseiller Municipal dans la ville Le Plessis-Robinson (92) – il témoigne de sa greffe de moelle osseuse.
La maladie
Le 7 septembre 2016, suite à une prise de sang, il m’est diagnostiqué une leucémie. Hospitalisé le 8 septembre à l’Hôpital d’Instruction des Armées (HIA) de Percy à Clamart (92), les différents examens précisent une leucémie aigüe myéloblastique de type 2 (LAM2). Placé en chambre stérile afin de suivre une chimiothérapie d’induction pendant trois semaines, j’alterne chimiothérapies, aplasies et périodes à domicile jusqu’en décembre. Etant en rémission, j’ai l’espoir que cette histoire se termine bien et rapidement. Malheureusement, ce n’est pas le cas.
Les myélogrammes indiquent une obligation de greffe de moelle osseuse car le pourcentage de rechute est trop important (70%). Cette information va être difficile à encaisser car, réagissant parfaitement au protocole (les aplasies étant courtes), je me suis fait à l’idée d’un retour rapide à une situation normale. La deuxième information compliquée est la période de réflexion concernant la greffe : j’accepte ou pas de la faire ? Quels sont les risques de la greffe ? Comment vais-je sortir de là ? Ce questionnement légitime, sans réponses certaines, est la période pendant laquelle vous êtes seul face à vous-même, face à la maladie …
La référente greffe recherche un donneur potentiel car aucun membre de ma famille n’est compatible. Un premier donneur allemand est trouvé au sein des fichiers internationaux, mais ce dernier refuse. Un américain de 33 ans, compatible 12/12, accepte d’être mon donneur et une infirmière est envoyée aux Etats-Unis afin de récupérer les cellules souches.
La greffe
Cette greffe de moelle osseuse se déroule fin février 2017 de 16 heures à 17 heures, une simple transfusion d’une poche de 400 ml et le « reset » a lieu … Une période de calme de 11 jours et les cellules souches se mettent à travailler et reconstruisent des globules rouges, blancs et des plaquettes … Après 5 semaines en chambre stérile, je suis admis dans un hôpital de suite de soins à Bligny (91). Après 15 jours, je rentre enfin à la maison …
La suite de cette aventure, c’est 90 jours en surveillance maximale, avec prise de sang et visite chez le médecin hématologue toutes les semaines. Puis, petit à petit, la vigilance est moins drastique.
J’ai repris une activité professionnelle le 15 janvier 2018, à mi-temps jusqu’en octobre puis à ¾ temps jusqu’en janvier 2019. Depuis je suis à 100% !…
Mon donneur
Aujourd’hui, il ne se passe pas une journée sans avoir une pensée pour cet américain qui, par son don, m’a sauvé la vie. Je lui ai dit, par courrier anonyme, à quel point je lui suis reconnaissant. Il m’a redonné la vie et donc la possibilité de voir grandir ma fille, de reprendre une vie normale …
Ne pouvant ni donner mon sang, ni mes plaquettes et encore moins ma moelle osseuse, j’ai utilisé mon statut de Conseiller Municipal pour créer dans ma commune une journée du Don. Depuis 2018, sur des thèmes différents : la traversée de la maladie, les accompagnants ou la reprise du travail, j’ai souhaité mettre en avant les associations (FRANCE ADOT, les blouses roses…), mais aussi l’EFS, Agence de Biomédecine, le Centre de transfusion sanguine des armées de Clamart … afin d’inciter les gens à s’inscrire sur les fichiers des Volontaires au Don de Moelle Osseuse.
Christophe, Avril 2020