‘’On ne peut accepter de voir mourir un être humain parce que d’autres ne savaient pas qu’ils pouvaient le sauver’’
Alain PIROUX, 63 ans, sait de quoi il parle : en 2004, il a été greffé d’un rein (provenant d’un donneur vivant) et en 2007, d’un pancréas (provenant d’un donneur décédé). S’il n’avait pas eu ces dons, dit-il, il ne ferait peut-être plus partie du monde des vivants.
« A 20 ans, on m’a diagnostiqué un diabète sévère, qui est alors traité par une injection d’insuline journalière. Mais l’équilibre n’est pas trouvé et on passe rapidement à 2 puis à 3 injections par jour. A 35 ans, j’en suis à 4 injections journalières et pendant 7 ans je fais de nombreux malaises. Je suis très vite fatigué, j’ai du mal à me concentrer. J’ai de forts maux de tête, mon humeur s’en ressent. A 42 ans, je fais un gros malaise, avec perte de connaissance. Mon entourage familial vit dans l’angoisse. »
En une vingtaine d’années, le diabète a engendré une insuffisance rénale grave. Alain va devoir être dialysé pour le restant de ses jours, avec les contraintes que cela implique. Il y a une solution : la greffe d’un rein. Mais faut-il encore trouver un donneur ! Les médecins l’inscrivent sur la liste d’attente. En 2004, cette liste compte environ 7 000 patients en attente de divers organes.
Lorsque ses deux sœurs proposent de lui donner un rein, c’est un grand moment d’émotion pour Alain. Après de nombreux examens, c’est Dominique, la plus jeune, qui est compatible ! Après un passage obligé au Tribunal de Grande Instance (loi française de bioéthique), c’est le départ pour l’hôpital Edouard Herriot de Lyon. C’est le 4 octobre 2004.
10 heures d’opération pour la greffe du rein
« Quand je me suis réveillé, que le médecin m’a dit que tout s’était bien passé. Et surtout quand j’ai su que ma sœur allait bien, je me suis senti revivre, même si les jours qui ont suivi ont été difficiles ».
Alain rentre chez lui fin octobre et reprend ses activités professionnelles et bénévoles. Mais le pancréas a lui aussi été usé par la maladie, une autre greffe s’impose … Il faut recommencer la batterie de tests médicaux, et surtout trouver un donneur en état de mort cérébrale. C’est à nouveau l’attente et l’inquiétude pour la famille. « Un soir de 2007, vers 23 heures, le téléphone sonne : c’est l’hôpital Edouard Herriot ».
8 heures d’opération pour la greffe du pancréas
« A l’arrivée à l’hôpital, on m’annonce que le pancréas est pour moi ! C’est la même équipe médicale qu’en 2004 qui me prend en charge, le même professeur qui va m’opérer, je suis donc en confiance ».
Tout se passe bien et 8 jours après la greffe, plus besoin d’insuline. La seule contrainte est la prise de médicaments anti-rejet. La famille n’est plus sous tension, une vie plus douce s’est installée depuis.
Pascale, l’épouse d’Alain, l’a accompagné tout au long de sa maladie. « Je n’oublierai jamais la disponibilité et l’écoute que m’ont apportées l’équipe médicale et la psychologue de l’hôpital. A toutes les étapes de ce parcours difficile. Aujourd’hui, grâce à ces 2 greffes, toute la famille revit ! »
Président des Donneurs de Sang Bénévoles de JAYAT (01) pendant 10 ans
Alain sera toujours reconnaissant envers sa sœur pour le don de son rein et envers la famille du donneur anonyme décédé pour le don du pancréas. Il sait que beaucoup de personnes en attente de greffe n’ont pas eu leur chance. Alors il a éprouvé le besoin d’aider à son tour. Ainsi est-il devenu membre de FRANCE ADOT 01, pour informer et sensibiliser le public sur les dons d’organes, de tissus et de moelle osseuse. Avec ses collègues, Philippe greffé cœur, Jean-Jacques greffé cœur, Gérard greffé foie, Thierry greffé rein et Fabien greffé moelle osseuse, il informe sans relâche pour montrer que la greffe est vraiment « une renaissance ».
Alain, ADOT01, octobre 2020