Yves, 70 ans, fait partie des chanceux ayant bénéficié d’un don d’organe. Une chance dont il a conscience chaque jour. Il raconte …
« En 2013, on m’a détecté une insuffisance rénale due à une polykystose rénale héritée de mon papa. En 2014, on m’a annoncé que mes reins ne fonctionnaient plus et que je devais commencer les dialyses. Ce traitement lourd remplace de façon incomplète le fonctionnement des reins.
Je passais mon temps à dormir
Pendant 2 ans, je suis ce protocole trois fois par semaine, pendant 4 heures. Je ne sortais plus, je passais mon temps à dormir. En fin de compte, ma vie tenait à une machine. D’un caractère indépendant et ne voulant pas perturber mes enfants, j’ai géré la situation seul.
Un jour le médecin me demande si je suis partant pour une greffe. Mes dialyses se passant très mal, pas question de dire non. Commence alors une période de 10 mois d’examens médicaux en tous genres, avant d’être inscrit sur la liste des receveurs.
La greffe enfin
Et quand arrive le moment tant attendu, celui de l’appel, c’est l’émotion. C’était en septembre 2016, il est cette nuit-là 3h42. J’entends mon téléphone sonner plusieurs fois. Je m’inquiète alors pour ma maman, mais c’était un appel du CHU d’Angers où je suis suivi. On m’annonce qu’on m’a trouvé un donneur. A cet instant, je sais que ma vie va changer. Je pensais rêver, je pleurais, je n’y croyais pas.
Heureusement qu’il y a une psychologue
Tout s’enchaine très rapidement. A 6h30, j’étais à l’hôpital. A peine sorti d’une dernière dialyse et d’une douche, on m’emmène au bloc. Après 4 heures d’intervention, je me réveille et je peux voir mes enfants.
Pourtant quelque chose cloche. Le greffon, ce rein qu’on m’a greffé, alors qu’il semble s’être bien adapté à mon corps, il refuse de fonctionner.
Le moral au plus bas, je consulte la psychologue des greffes. Elle me conseille de donner un nom à mon greffon. Il s’appelle doudou, c’est cette chose dont les enfants ne peuvent pas se passer.
C’est au bout du treizième jour que le rein greffé se met à fonctionner !
Merci à mon donneur
Aujourd’hui, je suis en pleine santé. J’ai une vie normale et je suis très content de vivre. Il n’y a pas une seule semaine où je n’y pense pas. Je revis grâce à mon donneur. C’est très dur de ne pas savoir qui c’est. Alors pour le remercier de ce don, je me suis engagé auprès de France ADOT 53. Je suis membre du Conseil d’administration et dès que je suis disponible, je témoigne en milieu scolaire. Mais aussi sur le terrain, à la rencontre du public, afin de rappeler l’importance du don d’organes. Sensibiliser, informer. Plus généralement soutenir la réflexion du public et encourager chacun à se positionner sur le don d’organes et en informer ses proches. Telle est la mission au quotidien des bénévoles de l’association France ADOT 53 ».
Yves, juillet 2023