Sa greffe de rein lui a permis d’avoir un enfant
Le rein de ce donneur a sauvé la vie de Catherine Brantus et il lui a permis d’avoir une fille. C’était il y a 25 ans, en novembre 1991. Cette belle histoire montre à quel point il est important de parler à ses proches du don d’organes.
Sur le frigo de la cuisine, une très jolie photo réunit Catherine Brantus et sa fille. Elles posent, complices, leurs mains serrées, les deux bras levés.
« Ce rein que j’ai reçu nous a offert deux nouvelles vies, commente Catherine Brantus, aujourd’hui âgée de 53 ans. C’est grâce à lui que j’ai pu avoir ma fille ».
Avant la greffe, c’était tout simplement impossible. « J’avais trop d’albumine dans le sang, explique-t-elle. C’est d’ailleurs ce qui alerté les médecins lors d’une visite médicale quand j’avais 14 ans. Une biopsie rénale a permis de détecter la maladie de Berger ». Il s’agit d’une maladie auto-immune rare qui atteint les reins. « À l’époque, les médecins ne savaient pas ce qu’il fallait faire. Ils contrôlaient le taux d’albumine dans le sang et de temps en temps je faisais des poussées de dialyse. Quand mes deux reins se sont arrêtés complètement de fonctionner, du jour au lendemain, je me suis mise à vomir. J’étais simplement en train de m’empoisonner. J’ai été hospitalisée en urgences ».
À 28 ans, c’est le début d’un nouveau calvaire : « Je ne supportais pas les dialyses. Je faisais des chutes de tension, je perdais connaissance, j’étais dans le cirage. La toute première d’ailleurs, je ne m’en souviens même pas. Perdre un kg par heure, c’était trop violent ». Catherine Brantus partage sa chambre d’hôpital avec une vieille dame qui lui remonte le moral : « Elle me disait « ça va aller, ça sert à rien de pleurer ». Le moral c’est très important et cette dame a été déterminante à ce moment-là ».
Elle attend un an après la greffe, pas un jour de plus
Après 6 mois de galère, « seulement » précise Catherine Brantus, le téléphone sonne. « C’était début novembre, nous revenions du cimetière. On m’a demandé si je pouvais être à Besançon en moins d’une heure. Nous avons sauté dans la voiture sans réfléchir ».
Des tests sont réalisés. « J’étais avec un autre patient qui était prioritaire. Mais après 6 heures d’attente, les résultats ont montré que les conditions n’étaient pas réunies pour qu’il reçoive la greffe. J’ai donc eu la chance d’être transplantée. Ça a tout de suite fonctionné ».
Les médecins lui conseillent d’attendre un an avant d’envisager une grossesse. « J’ai attendu un an et pas un jour de plus. J’ai eu la chance que cela marche tout de suite ». La future maman doit prendre son traitement antirejet et des médicaments qui doivent protéger le bébé. L’accouchement peut également être délicat. « En expulsant le bébé, on peut aussi expulser le greffon ». Elle perd les eaux à 6 mois. « Ma fille a été une grande prématurée, mais elle n’a pas eu de séquelle. Aujourd’hui, elle va bien, mon rein va bien. On profite de ce que la vie nous a offerts ».
Source Le Progrès – 8 octobre 2016