Une jeunesse difficile
Je suis Dominique, diabétique de type 1 à l’âge de 9 mois. Depuis lors j’ai un traitement insulinodépendant. Je ne vous dis pas la complication de ce traitement, en 1959 !
A cette époque, j’avais droit à une aiguille par mois, que ma maman faisait bouillir dans une casserole, ainsi que la seringue en verre. Mon grand-père, ingénieur dans le domaine électrique, avait une meule diamant avec laquelle il affutait la pointe de l’aiguille.
J’ai pu malgré tout rentrer à l’école primaire. Quelle jungle le milieu des enfants ! Ils jetaient des bonbons par terre devant moi, sachant que je n’y avais pas droit.
J’ai continué mes études avec beaucoup de surveillance médicale, mais j’y suis arrivée. Dans le choix d’une orientation professionnelle, j’ai opté pour des études d’infirmière, seul domaine où j’ai été acceptée avec cette pathologie.
A la fin des études d’infirmière j’ai travaillé en hémodialyse pendant 15 ans. Au fil du temps, mon diabète étant très déséquilibré, je me suis retrouvée en invalidité. Quelle tristesse à 40 ans être de nouveau rejetée !
Je voyais à l’époque le SMUR 3 fois par semaine car je tombais souvent en coma hypoglycémique, jusqu’à 0,13 gr de glycémie (croyez moi la lumière je l’ai vu plusieurs fois).
En 1999, je me suis dit « ce n’est pas le diabète qui m’aura ». J’ai donc créé une association pour aider la recherche contre cette maladie, le C.E.E.D. (Centre Européen d’Etude du Diabète des Hauts de France). A ma grande surprise, ce fut une réussite, cette association.
Grâce à elle, j’ai eu la chance de rencontrer un professeur en diabétologie, la Pr MC VANTYGHEM, qui m’a informée qu’il fallait me mettre sur la liste de greffes. Non pas d’organes mais d’ilots de langerhans, des cellules qui produisent de l’insuline.
La greffe d’ilots de Langerhans
J’ai attendu 3 ans et le 21 mai 2013, un coup de téléphone m’apprenait qu’on avait pour moi des cellules bêta compatibles.
J’ai reçu la première injection le 21 mai 2013, puis le 15 juin et le 1er novembre. Ci-dessous, la réalisation d’une greffe d’ilots de Langerhans.
Ces interventions furent réalisées par le Pr François PATTOU, éminent spécialiste, mondialement connu, récompensé par le prix de la fondation Line RENAUD-Loulou GASTE pour la recherche médicale, le 21 novembre 2022.
C’était pour moi une renaissance.
Maintenant, après 10 ans de greffe et sans insuline, je continue mon combat pour la recherche sur la maladie du diabète.
Avec l’argent récolté nous participons à l’avancée des travaux de recherche sur cette maladie qui est une pandémie.
Dominique,
France ADOT 62
Décembre 2022
