A l’âge de 16 ans, je décèle des troubles au niveau de ma vision. Mon ophtalmologiste me diagnostique une maladie rare qui est une dystrophie cornéenne au niveau de mes deux yeux.
Un choc assez brutal pour moi et mes proches.
Je suis amenée à avoir pas mal de rendez-vous afin de suivre l’évolution de la maladie.
Cette dystrophie cornéenne est une maladie héréditaire qui entraîne des opacifications sur toute la partie de la cornée, que l’on caractérise par des taches blanches en forme de nuages.
Ces tâches provoquent une vision de plus en plus trouble. Les couleurs sont beaucoup moins claires. La vision de loin est très faible.
Année après année, je deviens également intolérante à la lumière, ce qui me provoque un très grand éblouissement. Je ne peux quasiment pas conduire, regarder un écran, etc.
A 21 ans, la maladie se propage plus rapidement. Il est temps de trouver une solution car cela devient un réel handicap pour mon quotidien.
Je suis dirigée vers un professeur en ophtalmologie, car la maladie s’est développée très vite et je perds ma vision. La seule solution est une greffe de cornée pour mes deux yeux.
On pense que ça n’arrive qu’aux autres
Jamais je n’aurais imaginé être confronté à une greffe.
Après trois mois d’attente, le 29 Mars 2016, coup de téléphone : On a un greffon pour vous. La plus belle phrase que l’on ait pu me dire dans ma vie.
Une semaine plus tard, je reçois ma première greffe sur l’œil droit, le plus endommagé. L’autre œil est à réaliser d’ici 6 mois, si le greffon prend sur le premier œil.
Perdre la vision à 21 ans est quelque chose de très difficile à vivre. On ne parle pas assez des greffes de tissus, aussi importantes que les organes. Ces deux greffes vont me sauver la vue, et me sauver la vie.
Aujourd’hui, je vois la vie d’un autre œil, je vois la vie à travers cette magnifique personne qui m’a offert le plus beau cadeau du monde. J’ai repris espoir, je crois à un futur meilleur, et je souhaite faire vivre à mon donneur, ainsi qu’à ses proches, le bonheur qui me pénètre chaque jour.
Il n’existe pas de mots assez forts pour vous remercier. C’est intérieur, c’est en nous.
Il ne faut pas briser cette chaîne d’amour. J’ai également une pensée profonde pour les professionnels de santé qui font un travail d’exception, et plus particulièrement au CHU Purpan de Toulouse.
Cindy G., Avril 2016