Donner, juste une évidence …
Julie avait 19 ans … un matin de verglas c’est l’accident. Chacun peut imaginer le choc, l’horreur de la situation … elle ne pourra pas être sauvée. Le Don d’Organes, on en avait parlé avec Julie et elle avait répondu, avec la plus grande sincérité, « si ça peut sauver des vies ! » C’était si simple et si évident pour elle.
Je la regarde sur son lit, elle est si jolie, elle semble nous dire « donnez« , tout comme elle donnait ses vêtements quand on triait les placards. Honnêtement, c’est un peu trivial mais c’est vraiment ça, il n’y a rien de grandiose, c’est juste aussi simple, « moi ça ne me sert pas, alors que ça peut être très utile à d’autres« .
Mais on n’avait pas imaginé que même quand on veut, parfois on ne peut pas donner. Nous assistons à ce drôle de combat antinomique que livrent les médecins, pour prouver qu’elle est cliniquement morte, et la « maintenir » pour que le don soit possible.
Julie ne pourra pas donner son cœur, mais ses 2 reins, son foie qui permettra de sauver 2 enfants, parce que ces dons iront en priorité à ceux-ci.
Le lendemain du prélèvement je pleure de chagrin, mais je m’imagine quelque part 4 mamans qui pleurent de joie dans un autre hôpital où leurs enfants vont être greffés … 4 vies pour une vie qui s’en va !
Julie était en 1ère année de médecine, si passionnée, elle aurait surement fait beaucoup pour soigner ou sauver les autres. Elle n’en a pas eu le temps mais finalement elle aura sauvé 4 vies … Plus que nous ne ferons jamais, nous, dans nos longues vies … tout simplement.