Un accident grave
C’était un lundi de mars, en début d’après-midi. Je reçois un coup de téléphone du patron de Sébastien. « Votre fils a eu un accident ce midi en sortant de son bureau. Il est à l’hôpital de Fontenay-le-Comte ».
« Est-ce grave ? ».
Réponse : « Il faut que vous vous rendiez aux urgences ».
Le temps de contacter mon épouse, nous partons sans perdre un instant. Que s’est-il passé ? Nous ne savons pas.
A l’hôpital, on nous conduit près de lui. Il est inconscient et branché de partout. « On l’emmène au Centre Hospitalier de Poitiers par hélicoptère, c’est très grave. Vous pourrez en savoir davantage demain à 10 heures », nous assène une infirmière sans nous donner d’espoir.
En état de mort encéphalique
Le mardi matin, direction Poitiers avec notre fille Caroline, infirmière, et Amandine l’amie de Sébastien. Et là, un médecin nous annonce : « Son cerveau ne fonctionne plus, mais son cœur bat normalement avec l’assistance d’une machine. Il est en état de mort encéphalique ».
Quelques minutes de questions-réponses… et rapidement, l’infirmière-coordinatrice nous informe qu’il est possible de prélever ses organes pour les greffer sur de grands malades. Il suffit que nous, ses proches, confirmions qu’il n’y était pas opposé.
Sébastien, de son vivant, n’a pas formulé de refus de prélèvement. Après réflexion et concertation, nous signons un document signifiant notre approbation.
Dans la nuit qui suit, les chirurgiens prélèvent son cœur, ses reins, son foie, un poumon et son pancréas qui seront dispatchés à travers différents hôpitaux. 4 malades seront greffés avec succès.
Alors, nous nous consolons … Sébastien avait 22 ans. On se dit qu’il n’a pas vécu et n’est pas mort pour rien … au moins 4 vies sauvées et bien davantage si on comptabilise les proches …
Et aujourd’hui ? Suite à cet événement, avec mes collègues de FRANCE ADOT, je contribue en passant dans les établissements scolaires de Vendée à informer, à sensibiliser les jeunes sur le don d’organes.
Et si un jour vous êtes concernés, surtout donnez votre accord, les vies n’ont pas de prix.
Jean-Pierre – ADOT 85 – Janvier 2021