Nicole et Alain témoignent du choix généreux qu’ils ont fait lors de la disparition de leur fils dans des conditions tragiques.
Notre fils, 32 ans, facteur toujours souriant, heureux dans son travail, soucieux de rendre service à ses clients, n’a pas connu le bonheur dans sa vie conjugale. Ses derniers moments ont été trop durs à supporter et un jour il a basculé dans l’autre monde, dans des circonstances qui resteront mystérieuses. Nous, parents, étions tellement proches de lui, qu’il ne se passait pas un jour sans que nous conversions avec lui.
Le choc a été terrible, aucun signe précurseur ne laissant présager son geste. Un camarade l’avait appelé peu avant, lui conseillant de s’évader de ses problèmes en allant, en leur absence, dans la maison de ses parents. Et c’est là qu’il a accompli son geste fatal. Il a immédiatement été hélitreuillé au centre hospitalier, où tout a été mis en œuvre pour le sauver. Malgré les efforts du service chirurgical, qui a tenté une ultime opération du cerveau, son état de mort encéphalique a rapidement été déclaré.
Le personnel hospitalier nous a soutenu dans notre douleur et nous a parlé du Don d’Organes. Nous nous sommes alors rappelé sa réflexion quand il était plus jeune, lors d’obsèques, « qu’il était bien dommage de voir détruire des organes vitaux qui auraient encore pu venir en aide aux autres« . Dans le chagrin, mais avec l’espoir de voir dans ce geste un apaisement à notre douleur, nous avons donné notre accord pour des prélèvements. Les médecins ont procédé aux interventions nécessaires avec beaucoup de respect et d’humanité.