France Adot

Edith témoigne 20 ans après et « ça lui fait du bien »

Arbre de vie de Plancoët

Les cérémonies « Arbres de vie » de France ADOT, largement relayées par la presse en Bretagne, amènent certaines « familles de donneur » à se dévoiler. Elles sont fières de franchir le pas et de témoigner. Et « ça leur fait du bien … ». Edith a ainsi été à l’origine de la cérémonie de Plancoët fin septembre 2025. Elle nous a ce jour-là, devant près de 100 personnes présentes, apporté son témoignage

Edith nous raconte

Je suis Edith, parent de donneur avec mon mari Gérard et notre fils ainé Régis. Je vais vous expliquer dans quelles circonstances nous avons été amenés à prendre cette décision.

Nous sommes en juin 2005. Notre fils Maxime, âgé de 18 ans, est victime d’un accident de la circulation. Il est transporté dans le service de réanimation du Dr BOUSSER à Saint-Brieuc, dans un coma profond. Maxime est polytraumatisé, mais ce n’est pas ça qui inquiète le plus le Dr Bousser. C’est son cerveau qui est très endommagé.

Après un premier électro-encéphalogramme (EEG) le verdict tombe : aucune activité au niveau du cerveau de Maxime.

Le Dr Bousser nous explique que si les EEG suivants confirment celui-ci, Maxime sera déclaré cliniquement mort. Malheureusement les 2 EEG réalisés 3 jours plus tard révèlent « l’absence d’activité électrique d’origine corticale », comme mentionné sur le dossier médical de Maxime.

En début d’après-midi, le Dr Bousser nous convoque dans son bureau, mon mari, notre fils Régis et moi. Il nous explique clairement la situation : au vu des résultats, ils vont devoir débrancher Maxime de tous ces appareils qui le maintenaient en vie artificiellement. Et il ajoute : il y a encore une chose que vous pouvez faire, c’est le don d’organes, et c’est le Dr Noury ici présent, en charge de la coordination des prélèvements, qui va vous expliquer comment cela se déroule. Ensuite, vous aurez 30mn pour réfléchir et nous donner votre réponse.

Après concertation, et très rapidement, nous avons accepté les prélèvements d’organes. Maxime part au bloc, tandis que dans la nuit nous entendons les hélicoptères qui transportent ces éléments de vie vers ailleurs.

Comme nous l’avons souhaité, début juillet 2005, nous avons reçu un courrier de l’agence de Biomédecine qui nous transmettait des nouvelles des receveurs :

Soit 5 prélèvements, 4 receveurs.

Pourquoi nous avons dit OUI ? Maxime était un enfant solaire, généreux. Il n’aimait pas voir les gens tristes ou malheureux, et parce que cela nous rassurait de le savoir vivant quelque part.

N’hésitez pas à dire à vos proches votre souhait dans l’éventualité de prélèvements.

Et je terminerais en m’adressant aux greffés : ne dites pas « Il a fallu que quelqu’un meurt pour que je vive », dites plutôt « Je fais vivre quelqu’un qui était mort ».

MERCI.

Edith le 27 septembre 2025 à Plancoët
France ADOT 22

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