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Don d’organes : d’un sondage à l’autre, d’une enquête à l’autre

Sondage don d'organes

Quand ils songent au don d’organe, les Français se représentent spontanément un acte de “générosité“ qui permet de “sauver des vies“. Depuis des lustres, ils se déclarent, en grande majorité, “favorables au don“.
Devant une affirmation aussi éclatante, comment comprendre les réticences familiales aux prélèvements ? Tout semble pourtant avoir été mis en œuvre pour une meilleure information légale, scientifique, pratique, et surtout humaine.

Ils en pensaient quoi il y a 30 ans ?

En 1992, pas de réseaux sociaux, pas de chaînes d’infos en continu. Le comité don d’organes (dont FRANCE ADOT) souhaite connaître l’opinion de nos concitoyens. Il lance début novembre une étude SOFRES sur un échantillon national de 505 personnes, représentatif de la population âgée de 18 ans et plus.

L’acceptation

Le refus

Selon eux, les raisons qui amènent quelqu’un à refuser sont : à 37 % religieuses, 22 % face au non-respect de l’intégrité du corps, 10 % les tabous, la peur et l’ignorance, 26 % ne savent pas.

La connaissance de la loi

98 % ne savent pas le nom de la loi dite Caillavet (qui a alors 26 ans…). Seules 20 % des personnes interrogées peuvent identifier les conditions prévues dans ses textes.

Et en 1993 ?

Un sondage initié par Le Pèlerin Magazine et TF1, réalisé par vidéo-questionnaire Télébus en décembre, sur 1021 individus et selon les mêmes critères, révèle que 76 % des Français sont d’accord pour un prélèvement après leur mort, 23 % ne sont pas d’accord, et 1 % sans opinion.

Sur leur enfant, 64 % sont d’accord, 35 % pas d’accord et 1 % sans opinion.

Le respect de leur volonté apparait fondamental. À la question : “Estimez-vous que la mise en place d’un fichier informatique gardant en mémoire les souhaits de chaque citoyen serait…“ :

Et aussi en 2007 ?

Enquête nationale en ligne réalisée par le CerPhi d’avril à juin, pour FRANCE ADOT, auprès des personnes favorables. 11 364 personnes interrogées : 9 811 porteurs de carte, 300 personnes ayant simplement indiqué sur papier libre leur accord pour être prélevées, et 1 253 non porteurs de carte.

Quelques repères

Dessin de BARRIGUE pour la 1ère Journée Mondiale du don d’organes

Un peu plus tard encore, en 2011

Enquête les Français et le don d’organes, réalisée en ligne en février par l’Institut de sondage OpinionWay, à la demande de la fondation “Greffe de vie“, auprès de 1 019 individus de 18 ans et plus.

Une loi inappliquée, car méconnue

Position des Français sur le don d’organes après leur mort

Une enquête en 2016

Enquête Harris Interactive pour M6, réalisée en ligne en mars 2016 auprès de 284 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus. Les Français se déclarent prêts au don d’organes, mais en méconnaissent le cadre juridique.

Et en 2021, ils disent quoi ?

ViaVoice, institut d’études indépendant, établit chaque année pour l’Agence de la biomédecine un baromètre sur le rapport des Français au don d’organes. L’objectif est de mieux appréhender la manière dont le sujet est perçu et évolue auprès de toutes les catégories de population. D’abord centré sur la discussion du don d’organes avec ses proches, le baromètre a, au fil du temps, englobé un autre critère : la connaissance de la loi et la perception de son efficacité.

Enquête téléphonique réalisée en février 2021 auprès d’un échantillon de 1 000 personnes, représentatif de la population française âgée de 16 ans et plus.

Les enseignements du baromètre 2021

Presque inconnue il y a quelques années, la connaissance de la loi est aujourd’hui un acquis, chiffres à l’appui. Ils montrent par exemple que 17 % des sondés connaissent la loi spontanément, et 78 %, intuitivement. Le niveau d’information augmente parallèlement : 47 % des Français se déclarent informés sur le don.

Autre résultat probant : 75 % des sondés se disent favorables au don d’organes pour eux-mêmes et 62 % pour leurs proches. Seuls 17 % se déclarent opposés, et 8 % ne se prononcent pas.

Les 4 grandes catégories de sondés

Les éloignés

39 % des sondés. Ils ont une faible connaissance de la loi, même s’ils la trouvent efficace et en phase avec leurs valeurs. Ils ne se sentent pour autant que moyennement concernés par le sujet du don d’organes.

Les convaincus

40 % de la population, comprenant une surreprésentation de femmes et de CSP+. Ils ont une meilleure connaissance de la loi que la moyenne et la perçoivent comme efficace, tout en correspondant à leurs valeurs. Ils se sentent également très concernés par le don d’organes et tout à fait convaincus par le fait de donner.

Les indécis

15 % de l’échantillon. Leur connaissance de la loi est mauvaise, et elle serait, selon eux, peu efficace et pas forcément respectueuse du choix de chacun. Elle n’est pas non plus en phase avec leurs valeurs. Les indécis doutent de leur position personnelle quant au don d’organes, et ne se sentent pas très concernés par le sujet.

Les réfractaires

6 % de la population sondée. Ils représentent une diversité d’âges et de catégories socioprofessionnelles. Ils sont plutôt méfiants à l’égard des institutions publiques. Ils ont une connaissance médiocre de la loi, qu’ils jugent contraire à leurs valeurs. Opposés à donner leurs organes, ils trouvent que le sujet est intime, et se sentent peu concernés.

Remarquons que les bénévoles de FRANCE ADOT reconnaissent aisément ces quatre catégories de publics lorsqu’ils viennent échanger sur les stands d’information. Il s’agit alors de répondre au mieux à leurs attentes.
En ce sens, ces photographies régulières de l’opinion sont d’une aide précieuse.

Pierre Noir
FRANCE ADOT
Avril 2022

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