Un ver Arénicole
Aréno (sable) et cole (habite)
Il y a quinze ans, Franck ZAL, alors chercheur au CNRS, étudie la respiration de ce ver entre deux marées et découvre qu’il présente des caractéristiques de l’Hémoglobine humaine (métalloprotéine contenant du fer présente dans le sang), et notamment le fait d’être transporteur d’oxygène O2 universel.
Cette hémoglobine arénicole est capable d’acheminer 50 fois plus d’Oxygène que l’hémoglobine humaine. Elle permet de soigner des plaies chroniques, comme des ulcères du pied diabétique, ou des escarres, grâce à un apport ciblé d’oxygène.
Franck ZAL fonde Hemarina (société de biotechnologie crée en 2007) et désormais sur l’ile de Noirmoutier grandissent ces vers en grande quantité (200 tonnes à l’année).
Faciliter la greffe
« En attendant la greffe (délai de transport), les organes prélevés sont maintenus au froid dans des liquides de conservation. Mais ces solutions ne garantissent pas une préservation optimale des greffons. Et en particulier elles ne permettent pas de répondre au manque d’Oxygène (hypoxie), responsable de lésions irréversibles de l’organe », explique le Professeur Yannick LEMEUR.
« L’intérêt, explique Franck ZAL, c’est de donner du temps au chirurgien. Au lieu de 10 heures d’attente pour réaliser une transplantation d’organe chez un malade, on peut conserver un rein en parfait état pendant 12 à 24 heures, et dans l’avenir peut-être 7 jours ».
Et l’avenir ?
Au sein du projet, les conclusions des comités de surveillance (experts indépendants) et scientifique (médecins concepteurs de l’étude) ont été rendues sur les 10 premiers patients greffés.
Le CHRU (centre hospitalier régional et universitaire) de BREST confirme la poursuite de l’étude clinique. L’essai prévoit l’inclusion de 60 nouveaux patients répartis dans 6 centres de transplantation en France.
De nouvelles technologies doivent être développées pour améliorer la préservation des greffons et pallier à sa dégradation. Cela permettra d’augmenter le nombre de greffons transplantables.
Aout 2016