Greffe d’organes : du bon et du moins bon
L’agence de la biomédecine vient de communiquer les chiffres préliminaires du don et de la greffe d’organes en France pour l’année 2023. Si son communiqué de presse en donne précisément tous les détails, on peut noter les éléments suivants :
- Une hausse de 2,5 % des greffes tous organes confondus, avec 5 634 greffes vs 5 495 en 2022 (et pour rappel, jusqu’à 6 105 en 2017). Ceci y compris 577 greffes à partir de donneurs vivants (+ 8,3 %).
- 3 132 donneurs recensés (+ 4,9 %), 1 512 prélevés (+ 3,6 %) en état de mort encéphalique ; en y ajoutant les donneurs de type Maastricht, l’activité de prélèvement sur donneurs décédés a progressé de 5,7 % avec un total de 1 791 donneurs prélevés.
- Toujours plus de 21 866 patients ayant eu besoin d’une greffe en 2023, dont 11 422 en liste active au 1er janvier 2024.
- Cependant moins de patients décédés en liste d’attente avec seulement 823 contre plus de 1 000 en 2022, soit une baisse de 22,6 % …
- Un âge moyen des donneurs décédés prélevés de 57,8 ans, un chiffre stable depuis 10 ans ; 647 donneurs de plus de 65 ans prélevés (vs 597 en 2022), et aussi 48 donneurs pédiatriques dont 13 de moins de 5 ans : la greffe et le don concernent tous les âges !
Un taux d’opposition préoccupant
Le taux d’opposition brut global pour les patients décédés en état de mort encéphalique a connu une hausse significative de 9,4 % en 2023 avec 36,1 % d’opposition, toutes causes confondues (33 % en 2022). Une donnée géographiquement très contrastée : en Bretagne, en Pays de la Loire ou encore en Corse, le taux d’opposition est inférieur à 25 %, alors qu’il atteint 48,6 % en Ile-de-France et qu’il dépasse les 50 % dans les DROM.
Un chiffre qui n’est pas une réelle surprise pour les bénévoles de FRANCE ADOT qui, sur le terrain, font le constat que depuis l’évolution de la loi relative au don d’organes au 1er janvier 2017, le public a toujours besoin d’être informé, considérant à tort « que s’il n’en parle pas il sera prélevé automatiquement ».
D’où l’extrême nécessité de déployer en France une véritable culture du don. La communication autour du ruban vert en est évidemment une priorité. Mais comme l’instauration « en ville », en partenariat avec les municipalités, de lieux de mémoire autour de la plantation d’un Arbre de Vie en hommage aux donneurs d’organes et à leurs proches. FRANCE ADOT s’y emploie, avec en plus la possibilité pour ces communes d’afficher leur position de « Ville ambassadrice du don d’organes ».