France Adot

C’est arrivé à Noël, Marius RENARD

Un rein greffé à la place de la rate

Ce sont des histoires qui mènent souvent à des miracles.
Mais le don d’organes, ce n’est pas un sujet abordé facilement en famille. Surtout dans une période plutôt synonyme de joie et de convivialité.

Seulement voilà, on ne choisit pas le moment. Ce qui rend le geste encore plus magique et qui change des destins.

Marius RENARD

Parmi ces histoires de Noël, il y a, en 1952, celle de Marius RENARD, âgé de 16 ans.
Le jeune homme est un apprenti charpentier. Il travaille avec son père sur un chantier. Soudain, déséquilibré, il tombe d’un échafaudage, sur le dos. Il est transporté d’urgence à l’Hôtel-Dieu de Beauvais. Le diagnostic est sans appel : le rein droit a éclaté sous le choc. Il doit être retiré pour stopper l’hémorragie.

Mais pendant 2 jours, Marius n’urine plus.
L’Hôpital Necker, à Paris, le prend en charge. Des examens approfondis révèlent une anomalie : l’adolescent est né avec un rein unique et celui-ci vient de lui être enlevé. Devant l’interrogation des médecins, Gilberte, la mère du jeune patient, propose alors de lui donner un des siens.

L’opération est d’autant plus risquée que c’est une première de ce genre de toute l’histoire.
Pourtant, un médecin, Jean HAMBURGER, déjà brillant néphrologue, en est persuadé : cela augmente les chances de succès. Soutenu par l’émotion et la détermination de la mère de Marius, il décide de l’intervention.

La nuit de Noël …

Elle a lieu dans la soirée de Noël, par l’équipe dirigée par le Dr Nicolas OECONOMOS, l’un des meilleurs spécialistes français de la greffe rénale.

Et la réussite se dessine, puisque Marius retrouve la possibilité d’uriner dès le premier jour d’après greffe.

Marius Renard devient le symbole du prestige de la médecine française.

Mais le 16 janvier 1953, le rein du jeune homme cesse subitement de fonctionner. Une nouvelle opération a lieu mais rien ne peut le sauver cette fois-ci.
Son décès provoque une émotion immense dans l’opinion publique.

Pour preuve, une foule innombrable assiste à ses funérailles le 2 février. Le président de la République de l’époque, Vincent Auriol, fait même déposer une gerbe.

Pour se rendre compte de l’émotion suscité, les images ont été captées à l’époque
et sont disponibles sur le site de l’INA :

https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/afe85004934/enterrement-de-marius-renard

De cet échec fondateur est pourtant né un espoir véritable. Et les greffes de rein sont devenues pratiques d’excellence de nos jours.

Philippe Dousseau
France ADOT
décembre 2022

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