À 10 ans, Caroline allait mourir d’une hépatite fulminante. Faute de donneur, sa mère lui a donné un morceau de son foie. Et l’a sauvée.
Elle est bien dans sa tête, Caroline. A presque 20 ans, « elle croque la vie à pleines dents« .
« Un jour, j’ai été première en France » rigole cette benjamine d’une fratrie de trois filles. C’était mi-juillet 2000. L’aggravation de son hépatite fulminante l’avait placée en tête de liste nationale des demandeurs d’un greffon de foie. Trois semaines auparavant, la fillette avait été transportée par hélicoptère à Edouard-Herriot à Lyon. Caroline souffrait de la maladie de Wilson, qui sature le foie en cuivre. Parents et chirurgien avaient attendu le week-end un éventuel greffon compatible. En vain. « Reste une solution, le donneur vivant » avait annoncé le lundi matin le Pr Boillot aux parents. Les tests les révélèrent tous deux compatibles. Pierrette s’imposa. Mère et fille entrèrent en même temps dans deux blocs opératoires voisins. Les 460 g de lobe droit de foie enlevés à Pierrette remplacèrent aussitôt le foie très abîmé de sa fille. Depuis, celui de Pierrette a repoussé.
Caroline admet que la balafre en étoile sur son thorax ne fut pas facile à accepter. Mais aujourd’hui elle se met en maillot de bain en public et prend 3 fois par jour les médicaments antirejet. Elle supporte sa fatigabilité et une petite difficulté à se concentrer, autant de conséquences de son traitement. Ce qui ne l’empêche pas de suivre des études.